L’industrie de la mode montréalaise voit enfin naitre une grappe mode industrielle pour revigorer ce secteur. Découvrez «mmode».
Cette grappe à pour but d’assurer la pérennité de l’industrie de la mode à Montréal en plus d’aider les divers acteurs à être plus concurrentiels au niveau mondial. En fait, le groupe mmode souhaite faire rayonner la métropole en tant que capital de mode. Sur leur site web on peut lire : « mmode aspire à devenir une grappe de classe mondiale et à positionner Montréal comme l’une des villes les plus reconnues en mode dans le monde, en faisant rayonner le savoir-faire de l’industrie et sa capacité d’innover. »
En regroupant 70 % des établissements de cette industrie québécoise, Montréal est déjà un important joueur dans le domaine. La métropole se classe au troisième rang en Amérique du Nord en ce qui a trait à la fabrication de vêtements. Au Québec, on compte 30 000 emplois reliés à la mode. Cela représente plus de 45 % des emplois de l’industrie de la mode au Canada. « La réputation internationale de la mode québécoise n’est plus à faire. Je suis convaincu que la Grappe mmode deviendra un pilier pour améliorer encore davantage la croissance et la compétitivité de cette industrie clé de notre économie », a souligné le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, M. Jacques Daoust.
En se dotant d’une identité de marque et d’actions communes, la mode montréalaise pourra encore mieux se définir sur le marché mondial. La collaboration entre les divers piliers de la mode est essentielle pour que l’industrie perdure. Les designers, les manufactures, les médias et les écoles doivent tous diriger leurs efforts dans la même direction pour grandir. « Nous rassemblons tous les secteurs de l’industrie pour créer une plateforme d’échanges et de collaboration. La concurrence n’est plus locale, mais mondiale. Nous unissons nos forces pour stimuler notre croissance et notre compétitivité », explique M. François Roberge, président de La Vie en Rose et président d’honneur de mmode.
Les débuts
L’annonce faite le 28 mai dernier fait suite à une suggestion d’une démarche entreprise en 2008. Le groupe amorcera quatre phases de travail pour trouver des solutions pour l’industrie. Cette plateforme d’échange et de collaboration abordera l’image de marque, la main-d’œuvre, l’intégration des nouvelles technologies, l’appuie à l’investissement ainsi que le développement des marchés.
Un rapport sur la mode et le vêtement au Québec publié en mai 2013 voyait un problème au manque de solidarité des acteurs du monde de la mode. « L’industrie demeure divisée: il y a beaucoup d’acteurs, mais peu de collaboration et de projets communs », mentionne le rapport. Le groupe de travail qui a produit le document apportait des pistes de solutions. On recommandait la création d’une grappe Mode qui permettrait de rassembler les acteurs de l’industrie et de créer une image moderne qui regrouperait ces joueurs d’importances.
Choses dites, choses faites. Deux ans plus tard, la grappe Mode est créée et souhaite faire avancer l’industrie de la mode montréalaise.
Renforcer l’industrie de la mode ne se fera pas rapidement, mais les démarches sont en court. L’industrie de la mode est en pleine transformation, à l’échelle locale comme internationale. La mondialisation, l’arrivée de joueurs internationaux, la fabrication en Asie et le commerce en ligne sont tous des facteurs auxquels le marché doit s’adapter.
Il y a eu des bas avec de nombreuses entreprises qui ont dû fermer leurs portes au Québec. Cependant, la situation est moins catastrophique qu’on le pense. Des fermetures, il y en a toujours eu.
Dans un billet d’Infopresse, publié en janvier 2015, Léopold Turgeon, pdg du Conseil québécois du commerce de détail, se fait rassurant : « Ces dernières années, malgré un contexte économique difficile en Amérique du Nord, les fermetures de commerces ont été relativement peu nombreuses parce que reportées le plus longtemps possible. L’annonce de Target, ajoutée à celles de quelques chaînes et commerces connus [NDLR : Jacob, Smart Set, Parasuco, etc.] au cours des derniers mois, a l’effet d’un élastique qui se brise, car il y a concentration de mauvaises nouvelles; ce n’est qu’un nouveau signe que le vaste secteur du commerce de détail continue de se redéfinir. »
De l’autre côté de la médaille, il y a aussi ces entreprises qui ont le vent dans les voiles et dont on parle peu. Aldo collabore notamment avec Joe Fresh pour le développement de sa collection de chaussures. Simons ouvre des magasins en Ontario et en Colombie-Britannique. La Vie en Rose poursuit sa croissance en ouvrant tout récemment une première boutique au Panama. Et que dire de Frank & Oak, une entreprise de mode masculine originaire de Montréal, qui gagne en popularité aux États-Unis grâce à son modèle d’affaires innovant. Ce ne sont que quelques exemples parmi plusieurs marques qui grandissent.
En regardant un portrait plus large de l’industrie de la mode québécoise et avec l’arrivée de cette grappe Mode, la situation n’est pas si désastreuse qu’on peut le croire.