Je voulais réagir à cet article du journal Métro : « Bientôt une charte des tailles des vêtements au Canada? » et présenter pourquoi je ne suis pas en encore avec les tailles uniformisées.
Au Canada, l’uniformisation des tailles des vêtements est à la traîne par rapport à l’industrie. Une campagne de mensuration nord-américaine pourrait régler la situation. Son objectif : rallier de grandes entreprises pour financer le programme et unifier les tailles.
Il y a aussi cet article de Marie Allard, « Problème de tailles » publié vendredi dans La Presse qui présente pratiquement les mêmes arguments que celui de Métro.
En lisant l’article de Jessica Dostie, je réalise qu’uniformiser les tailles des vêtements est un travail de longue haleine, presque impossible. En fait, je trouve le but de vouloir uniformiser les tailles utopiste.
D’abord, comment uniformiser les tailles si les vêtements sont si différents? Ce n’est pas seulement une question de taille. Un chandail à coupe ample sera bien plus grand, mais c’est le but justement. Au contraire, certains vêtements sont faits pour être ultra-moulants. Bien normal alors qu’un « petit » ne fait pas toujours comme un « petit ».
Il y a ensuite la question de savoir comment une personne souhaite qu’un vêtement lui fasse. Parfois, j’aime les coupes amples, d’autres fois non. Selon le style du vêtement et le style que je veux avoir, je ne vais pas choisir la même grandeur.
De plus, personne n’est fait pareil. Pour un pantalon, par exemple, la grandeur, la largeur des hanches, des cuisses, des fesses, des mollets peuvent influencer si on choisit une taille ou une autre. Certains préfèrent porter leurs pantalons avec une ceinture, d’autres non. Et que dire du type de textile? Avec un peu plus d’élasthane, je peux porter une taille plus petite.
Il y a aussi une différence à faire entre les tailles « junior » (ou « petite ») et les tailles régulières. Peu de gens font la différence, car la différence est rarement clairement indiquée. Par exemple, un « médium » chez Garage sera beaucoup plus petit qu’un « médium » chez Suzy Shier. Pourquoi? Parce que Garage utilise des tailles juniors et Suzy des tailles régulières.
Un problème qui en cache un autre
J’avoue que ce serait simple d’entrer dans n’importe quel magasin et toujours choisir la même taille, mais il y a tant de facteurs à prendre en compte dans un vêtement que c’est difficile de s’assurer que cette taille va faire à tout coup.
Cette « solution » d’avoir des tailles uniformisées soulève selon moi un problème plus profond. Pourquoi les gens souhaitent-ils toujours porter une taille précise? Est-ce vraiment si important que ça le chiffre dans votre nouvelle robe?
Quand je regarde mes vêtements je trouve du « petit », du « médium », du « large », du 4, du 6, du 7, du… 40! Même les guides des tailles ne sont pas similaires. Est-ce ça qu’on veut uniformiser? Il faudra un grand consensus des grandes marques pour arriver à ça.
Je magasine beaucoup en ligne et je me fie donc aux chartes de grandeurs avec les mensurations. C’est selon moi la meilleure façon de voir si un vêtement va me faire. La taille, ça ne veut souvent rien dire!
En magasin, j’essaye souvent 2 tailles pour voir qu’elle fera le mieux. Faites l’exercice d’essayer vos deux morceaux sans regarder quelle taille vous essayez en premier pour être objective dans le choix de la grandeur. C’est parfois surprenant.
Je reviens donc à mon point : pourquoi voulons-nous donc des tailles uniformisées? Pour se conforter et éviter de devoir prendre une taille plus grande? Par souci de rapidité quand on agrippe une taille?
Selon moi, les tailles ne sont qu’un indicatif pour un seul et même morceau pour savoir lequel est plus grand que l’autre. Si le 8 ne vous va pas, prenez plus grand, plus petit. C’est un point de repère, pas un indicatif de votre personne.
De toute façon 8 ou « médium », ça ne veut rien dire. Ce n’est pas une mensuration.