Une des choses qu’on me dit le plus souvent c’est : « Je ne pourrais pas être à mon compte, ça me stresse trop d’avoir des revenus qui fluctuent. »
Je comprends que c’est une réalité différente que d’être salarié. D’avoir un montant fixe déposé dans son compte toutes les deux semaines. D’être (pratiquement) certain qu’on aura encore du travail la semaine prochaine et donc, qu’on sera payé.
Pourtant, avec une bonne structure en place et en faisant régulièrement du développement des affaires, c’est possible d’avoir un salaire stable en étant travailleur autonome. Mes revenus fluctuent, certes, mais je réussis tout de même à me verser un montant fixe chaque semaine. Je vous partage des trucs qui me permettent d’éviter le stress financier.
1. Avoir un fond d’urgence
La première chose, et la plus primordiale, c’est d’avoir un fond d’urgence. C’est un conseil bon pour tout le monde, mais particulièrement pour les travailleurs autonomes. Ce fond d’urgence permet de couvrir les dépenses imprévues, mais surtout les creux. Si un mois est plus tranquille que prévu, vous aurez ainsi un coussin pour couvrir vos dépenses essentielles. On recommande d’avoir des économies pour couvrir 3 à 6 mois de salaire. Personnellement, j’ai trois mois de salaire dans un compte facilement accessible.
J’ai déjà dû piger dedans, mais je le rembourse dès que mes finances le permettent à nouveau. Si vous saviez comme c’est réconfortant de savoir qu’on a de l’argent pour les périodes difficiles. C’est essentiel pour éviter le stress financier.
2. Avoir des comptes séparés pour son entreprise
Je trouve qu’avoir un compte séparé de mon compte perso pour mon entreprise est l’idéal. D’abord, c’est plus facile de suivre ses revenus et dépenses d’entreprise. Je m’y retrouve mieux que si tout était dans le même compte et que je devais séparer chacune de mes dépenses pro et perso. J’ai un Google Sheet pour chacun de mes comptes et je fais les suivis ainsi.
Ensuite, ça me permet de me verser un salaire d’un compte à l’autre. Donc, j’ai une impression d’une plus grande stabilité. Et je ne suis pas tentée de piger dans l’argent dédié à mon entreprise (ou à mes taxes) quand un imprévu arrive.
De plus, j’ai des comptes séparés pour mon fond d’urgence, parce que lui, je ne veux pas y toucher.
3. Définir des objectifs financiers
Un autre élément très important pour moi est d’avoir des objectifs financiers. On ne peut pas améliorer ce qu’on ne mesure pas. C’est donc pour ça que j’ai des objectifs mensuels, trimestriels et annuels.
Objectif annuel
C’est le premier à préciser, car il est lié à votre salaire et vos dépenses. Je commence par établir le salaire que j’aimerais (et qui est réaliste pour moi) ainsi que les dépenses que j’aurai à faire. J’ai donc une idée générale d’où je veux être dans un an.
Objectif mensuel
Je divise ensuite mon objectif annuel en douze pour avoir une vision plus micro. C’est plus réaliste de s’imaginer avoir des revenus de 5 000 $/mois que de viser 60 000 $ sur douze mois. C’est plus concret.
J’ajuste ensuite mon objectif mensuel selon les mois les plus occupés et ceux qui sont généralement plus tranquilles. Par exemple, je vais indiquer un objectif plus petit pendant l’été et plus gros lors des périodes plus occupées. Donc, chaque mois ne sera pas nécessairement 5 000$.
Objectif trimestriel
Évidemment, les revenus des pigistes sont variables. Pour moi, juste la date où je facture peut influencer si j’atteins ou non mon objectif. C’est donc pour ça que j’ai aussi des objectifs trimestriels.
Voici comment je fonctionne. J’additionne les objectifs des trois mois du trimestre. Mon objectif est donc d’atteindre cette somme dans les trois mois. Généralement, les variations se balancent à la fin du trimestre.
En ayant trois visions de mes objectifs, ça me permet de m’ajuster rapidement mensuellement, mais aussi d’éviter de stresser si je n’atteins pas mon objectif mensuel, mais que j’atteins mon objectif trimestriel.
4. Accepter que les revenus fluctuent
Plus facile à dire qu’à faire! Toutefois, être conscient que les revenus vont fluctuer permet de mieux planifier les creux. Voici comment :
- On ne stresse pas à la moindre variation, ça va arriver!
- On regarde « the bigger portrait » pour remettre les choses en perspective.
- On peut planifier des mois moins occupés et prévoir un objectif plus petit ou prévoir de l’argent de côté pour ces mois.
- Avoir une stratégie pour couvrir les mois tranquilles est essentiel. Cela permet d’éviter le stress financier.
Savoir que ça va arriver, c’est déjà prendre un pas d’avance. L’important c’est de se donner les outils pour avoir le plus de contrôle sur ses finances malgré les fluctuations. Bye, bye le stress!
5. Avoir un budget
Justement, un de ces outils est d’avoir un budget pour mon entreprise. J’alloue un pourcentage de chaque facture pour mon salaire, mes économies, mes abonnements, mes formations et le marketing. Sans oublier les taxes et les impôts. De cette façon, je m’assure de couvrir toutes mes dépenses. Je fais une estimation des montants que j’aurai besoin dans l’année et des revenus que je ferai. Ainsi, mon budget est fait en sorte que je puisse couvrir ces dépenses. Et je l’ajuste en cours de route si mes revenus varient de façon importante.
Un budget permet d’avoir du contrôle sur ses finances et ainsi de voir où on peut couper et où on peut dépenser.
6. Prévoir les grosses dépenses
Je vous partage l’histoire d’une pigiste qui travaille en finance et pour qui acheter un nouvel ordinateur la mettait dans un énorme stress financier. Ironique, non? Cela ne devrait pas être le cas. Les vacances, les conférences à l’étranger, le matériel devraient être prévus dans votre budget.
Par exemple, je planifie un pourcentage de chaque facture pour une conférence à l’extérieur de ma ville. Je sais que cela peut coûter plusieurs milliers de dollars chaque deux ans. J’ai donc du temps pour économiser la totalité du montant. C’est en accumulant un petit pourcentage chaque mois qui me permet de couvrir de grosses dépenses sans stress.
7. Suivre ses revenus et dépenses
En ce sens, c’est important de suivre ses revenus et ses dépenses. J’ai beaucoup moins de stress financier quand je sais combien je peux dépenser. J’essaie de le faire au fur et à mesure. Donc quand une facture est payée ou quand j’ai une dépense, je m’assure de tout noter. Je sais donc toujours combien d’argent est disponible.
8. Ne pas dépenser plus qu’on gagne
Pour la majorité des pigistes dans les domaines créatifs et numériques, les dépenses ne sont pas énormes. On parle généralement de matériel techno et d’abonnement à des logiciels pour les dépenses nécessaires. Ensuite, il y a aussi le marketing, les services professionnels et les formations.
Ce que je veux dire, c’est que vous avez rarement besoin de faire des investissements importants comme l’achat d’un bâtiment, d’une grande quantité d’inventaires ou d’importantes dépenses marketing. Rien qui nécessite d’avoir des dettes selon moi. Ainsi, vous n’avez pas à dépenser plus que ce que vous gagnez.
Quand les revenus seront plus grands, vous pourrez investir davantage dans votre entreprise.
9. Faire sa comptabilité
Je fais ma propre comptabilité. D’abord, parce que j’aime ça. Mais aussi parce que ça me donne le plein contrôle sur mes finances. Et enfin, parce que je n’ai pas situation complexe. Je n’ai donc pas besoin d’un comptable.
À la fin de chaque trimestre, je m’assure aussi de mettre à jour toute ma comptabilité. Je rassemble toutes mes factures et j’inscris toutes les dépenses manquantes. C’est important, d’abord pour le paiement et le remboursement des taxes. Mais aussi au moment de faire ses impôts à la fin de l’année. Toutes ces dépenses peuvent être déduites de vos revenus.
Même si vous faites affaire avec un comptable, gardez un oeil sur votre comptabilité. Soyez à votre affaire, car vous êtes responsable de votre argent.
10. Avoir une bonne stratégie de développement des affaires
Pour assurer des revenus stables, une chose très importante est de s’assurer d’avoir des mandats en continu. C’est pourquoi j’ai mis en place une dizaine de stratégies pour développer mes affaires mois après mois. Vous pouvez trouver mes 10 astuces les plus utiles en vous abonnant à mon infolettre. Toutefois, je trouve que faire du développement des affaires sur une base régulière permet aussi de ne jamais manquer de travail. Autre truc : avoir une bonne gestion de ses leads pour pouvoir relancer des clients actuels, ceux à qui vous avez envoyé une offre de service ou encore ceux qui ont démontré de l’intérêt, mais sans plus. Bref, avoir une stratégie de développement est affaires est incontournable pour éviter le stress financier.
11. Diversifier ses clients
Ensuite, il est important de diversifier ses clients à la pige. Avoir un seul gros client est un risque. J’ai des clients pour qui je fais de petits projets mensuellement, d’autres avec des banques d’heures et d’autres pour qui je fais de gros projets ponctuellement. Mon type de client est aussi diversifié. J’ai de petites entreprises tout comme j’ai des agences qui me recontactent quelques fois par années. Ainsi, je m’assure de la constance. De plus, je touche à différents domaines. Donc si une industrie est touchée financièrement, généralement, j’ai des clients dans d’autres domaines pour qui les affaires continuent de rouler. Il faut éviter de mettre tous ses oeufs dans le même panier. La variété permet une sécurité financière.
12. Diversifier ses sources de revenus
Pour assurer une constance des revenus, il est intéressant de diversifier ses sources de revenus. Cela veut dire d’avoir des mandats à la pige, mais aussi d’autres façons de gagner de l’argent. Par exemple, cela peut être : donner des formations, vendre des produits numériques ou recevoir des redevances publicitaires. Avoir différentes sources de revenus permet que si l’une des sources fonctionne moins bien, une autre peut couvrir une partie des revenus nécessaires.
13. Faire un bilan annuel
À la fin de l’année, je fais un bilan. Je regarde d’où proviennent mes revenus. Quel type de clients payent le mieux? D’où proviennent-ils? Pour quel type de projet m’ont-ils contacté? Ces questions me permettent de recentrer mon offre et ma stratégie de développement des affaires. Ça me permet aussi de savoir qui sont mes meilleurs clients.
Je trouve important de faire un bilan pour mieux comprendre ce qui fonctionne ou non dans mon entreprise. Ça me permet aussi de réviser mes objectifs financiers. Tout ça est important pour créer des revenus plus stables. Et des revenus stables c’est la clé pour éviter le stress financier.
14. Investir en bourse
Ce conseil ne semble pas avoir sa place dans cette liste, pourtant il est fort pertinent. Investir en bourse c’est prendre un risque et faire face à l’incertitude. C’est voir des variations de ses gains et ses pertes.
Je trouve que c’est un parallèle très fort avec les finances d’un travailleur autonome. Pour moi, la bourse m’a permis de m’habituer aux incertitudes. Je sais qu’il y aura des hauts et des bas. Et ça ne me stress plus de voir des variations dans mes revenus. Faites l’exercice si vous le pouvez. S’habituer au risque peut être bénéfique.
15. Avoir un mindset d’abondance
Je finis sur un conseil plus spirituel. Celui d’adopter un mindset d’abondance. En d’autres mots, cela veut dire de s’imaginer avec une entreprise rentable où vous avez toujours assez d’argent et de mandats. Pour moi, ça me place dans un état d’esprit où je suis plus détendue et non pas désespérée. Je me sens donc plus à l’aise de négocier des mandats plus gros ou de dire non si ce n’est pas un bon fit. Ça me permet aussi de voir l’argent comme une ressource et non pas comme un stress.
